GHOST SONG

Nicolas Peduzzi

Prix Micro Climat Studios – FIDLab 2018

Houston, Texas. Alexandra, Will et Nate se débattent pour survivre dans une ville qui dévore les gens – comme les rêves. Ex-cheffe de gang ou gosses de riches reniés, chacun affronte ses démons tandis qu’un ouragan approche. « Ghost song » , c’est la promesse d’un nouvel élan de vie, entre musique, hallucinations et espoirs de rédemption.

Sélectionné à l’ACID en 2021

Saisir le pouls d’une ville, en figurer des fragments comme un beat, pour poser un rythme, un état. GHOST SONG s’ouvre comme un voyage nocturne dans les bas-fonds de Houston où errent des losers magnifiques qui illuminent la nuit comme un diamant noir. Musical, le film l’est assurément. Il y a quelque chose de shakespearien, de profondément romantique dans l’atmosphère du film, dans la manière dont la musique classique dévore le rap, irrigue la rage sourde, dope l’énergie folle de ces misfits dont l’ouragan Harvey menace d’effacer les traces de leur passage sur Terre, tel une prophétie biblique. Nicolas Peduzzi donne la parole aux fantômes : à ces enfants bourrés de Ritaline qui ont grandi, à cette chef de gang lesbienne qui arrose de dollars la scène d’un strip club; et ces fantômes en retour lui offrent des chansons qu’ils puisent au cœur des blessures et des violences. La caméra capte ces moments avec grâce et le montage sec prolonge le geste musical. Parions que le visage et la fougue de Bloodbath ne vous quittent plus jamais et que la scène de joute improvisée à la guitare par Will et son oncle fera date. C’est aussi ça, un film : une scène ahurissante, un détail qui dit le tout.

Aurélia Barbet, Diane Sara Bouzgarrou, Thomas Jenkoe, Jean-Robert Vialle, les cinéastes de l’ACID.

Fiche technique

France / 2021 / 76 min