Dans l’oeuvre de Manoel de Oliveira, Amor de Perdição (1978), sans doute le plus beau film de l’histoire du cinéma portugais, émerge après O Passado e o Presente et Benilde ou a Virgem Mãe, comme le troisième volet de la « tétralogie des amours frustrés ». Francisca, en 1981, allait clore cette tétralogie. En fait, d’autres amours semblables avaient déjà existé sur ce continent ( Aniki-Bobó) et d’autres suivraient (Os Canibais, La Lettre, etc.), mais aucun n’a choisi (et aucun film n’a osé depuis) un chemin si difficile : lire cinématographiquement un roman – et pas par hasard le plus célèbre de la littérature romantique portugaise, dans une transcription quasi intégrale, mot pour mot, du texte de Camilo Castelo Branco. Comment trouver une équivalence de la littérature au cinéma? Grosse production dans le contexte portugais de l’époque, véritable défi technique, tourné entièrement en studio, en 16mm, avec deux acteurs inconnus en tête d’affiche, gros embarras critique intra muros (sa sortie portugaise fi t scandale) mais aussi le fi lm de la consécration définitive à l’étranger pour Oliveira, désormais considéré comme un des plus grands réalisateurs du monde.
Amor de Perdição est le « monstre » de cette filmographie, un fi lm d’une inépuisable richesse, celui qui a poussé le plus loin tous les rapports de fidélité et de trahison possibles entre un fi lm et un roman. En suivant l’amour impossible de Simão Botelho et de Teresa de Albuquerque, issus de deux familles ennemies, il nous mène derrière les barreaux : ceux des prisons et des couvents, ceux des conventions sociales de l’époque et de Camilo lui-même, qui a écrit ce roman en quinze jours, alors qu’il était emprisonné. Et pourtant, Amor de Perdição est un des rares films capables de libérer la parole de sa fonction romanesque pour lui donner une autre, contradictoire, chorale, hypnotique, dans un film dont «la durée est la matière même», comme l’écrivait Serge Daney dans les pages des Cahiers du Cinéma, en juin 1979. Cette défense, pour Oliveira, alors un jeune garçon de 70 ans, serait ni plus ni moins qu’une question de vie ou de mort. (FF)
Fiche technique
ÉCRAN PARALLÈLE / MANOEL DE OLIVEIRA FRÔLER L’ÉTERNITÉ
Portugal, 1978, Couleur, 16mm, Mono, 261’
Version originale : Portugais
Scénario : Manoel de Oliveira d’après le roman de Camilo Casltelo Branco
Image : Manuel Costa e Silva
Montage : Solveig Norlund
Musique : João Paes, Haendel Sonate op. 5
Son : João Diogo, Carlos Alberto Lopes
Avec : Antonio Sequeira Lopes, Cristina Hauser, Elsa Wellencamp
Production : Paulo Branco, Instituto Português de Cinema et Centro Português de Cinema, Cinequipa, Radiotelevisão Portuguesa, Tobis Portuguesa
Mark Cousins
ÉCRAN PARALLÈLE / HISTOIRES DE PORTRAITS
Royaume-Uni, Italie 2014 HD, Stereo 85’ Version originale : Anglais Image : Mark Cousins Montage : Timo Langer Son : Aaron Kelly. Production : Hibrow Avec Mark Cousins, Jarvis Cocker, Gill Moreton Filmographie Life may be, 2014 ; Here be dragons, 2013 ; A story of children and film, 2013 ; What is this film called love?, 2012 ; The story of fi lm : an odyssey, 2011
Manoel de Oliveira
ÉCRAN PARALLÈLE / MANOEL DE OLIVEIRA FRÔLER L’ÉTERNITÉ
Portugal, 1975, Couleur, 35mm, Mono, 112’ Version originale : Portugais Scénario : Manoel de Oliveira d’après la pièce de José Régio Image : Elso Roque Montage : Manoel de Oliveira Avec : Maria Amelia Aranda, Jorge Rola, Gloria de Matos Production : Tóbis Portuguesa et Centro Português de Cinema
Daniel Kötter
ÉCRAN PARALLÈLE / CADENCE
Liban, 2014, Couleur, HD, Stereo, 19’ Version originale : Français. Sous-titres : Anglais. Scénario, image, montage : Daniel Kötter. Son : Marcin Production : Daniel Kötter Lenarczyk Distribution : Arsenal - Institut für Film und Videokunst e.V. Nora Molitor. Avec Zad Moultaka Filmographie Loi, 2015 Katalo, 2014 Crédit, 2013
Mariana Caló
Francisco Queimadela
Portugal / Italie 2014, Couleur, HD, Stereo, 34’ Version originale : Portugais Sous-titres : Anglais Scénario, image et montage : Mariana Caló, Francisco Queimadela Son : Jonathan Saldanha Avec : Mariana Caló, Francisco Queimadela Production : Mariana Caló, Francisco Queimadela, Lo schermo dell’arte Distribution : Portugal Film, Portuguese Film Agency Filmographie – Orle Effect, 2013 – Observatory, 2012 – Gradations of Time Over a Plane, 2010-2013
Marko Grba Singh
MENTION SPÉCIALE DU PRIX PREMIER
Serbie, 2015, Couleur, RED, Stereo, 49’ Version originale: Serbe, Anglais, Somali Sous-titres : Anglais Image : Marko Milovanovic, Stasa Bukumirovic Montage : Jelena Maksimovic Son : Milan Andjelovic Production : STUDavp / Nevena Tomic Distribution : Marko Grba Singh Avec: Abdul Akin, Hamza Amash Filmographie: -Snoopy, 2014 -Pale, 2013 -You’ll Be Dancing Again, 2013 -At Least We’ve Met, 2012 -We’re Getting There, 2011
Manoel de Oliveira
ÉCRAN PARALLÈLE / MANOEL DE OLIVEIRA FRÔLER L’ÉTERNITÉ
Portugal, 1963, Couleur, 35mm, Mono, 94’ Version originale : Portugais Scénario : Manoel de Oliveira d’après un texte du XVIe siècle de Francisco Vaz de Guimarães Image, Montage, Son : Manoel de Oliveira Avec : Nicolau da Silva, Ermelinda Pires, Maria Madalena, Amélia Chaves, Luís de Sousa, Francisco Luís Production : Manoel de Oliveira
Larissa FIGUEIREDO
Réalisatrice : Larissa FIGUEIREDO Pays : Brésil Société de production: Tu i Tam Filmes Producteur: Rafael Urban Genre : Fiction - Documentaire Durée : 90'
État avancement : Écriture Budget : 430 000 € Budget acquis : 24 000 €
Filmographie Tu i Tam Filmes -THE BULL / Larissa Figueiredo / 2015 / 78’ -THE KING / Larissa Figueiredo / 2014 / 25’ -TO WHAT DO I OWE THE HONOR OF THIS ILLUSTRIOUS VISIT ? / Rafael Urban & Terence Keller / 2013 / 25’ -DINOSAUR EGGS IN THE LIVING ROOM / Rafael Urban / 2011 / 12’