NINA SIMONE À L’OLYMPIA – Première et deuxième parties

Bernard Lion

En collaboration avec l’Institut National de l’Audiovisuel  

Il y a une imperfection idéale chez Nina Simone ne retranchant rien à sa légende, aucune nécessité de la masquer tant sa réputation est acquise. La dissonance pointe souvent ses excès sans toutefois viser une note bleue devenue fameuse en Jazz. Dans un dépassement ne se satisfaisant nullement d’une virtuosité de bon ton, il y a en elle une jeune fille noire contrariée durant son apprentissage classique du piano, désorientée vers d’autres scènes, transformant en succès sa décontraction face aux limites du raisonnable. Dans un esprit digne de cette fin des années 60, elle se lance dans ce qu’elle sait ne pouvoir garantir : à mi-voix, ni soprano ni alto, elle contrarie son chant d’une interjection étouffée, un cri bref, un ostinato intenable au clavier, un crescendo excédentaire, un accelerando vertigineux… dotée d’une agitation surprenante face à ses danses aux ondulations retenues. Lors d’un concert, elle abandonne selon son humeur tel chant, elle improvise tel autre pour le sublimer.Bernard Lion

Fiche technique

ÉCRAN PARALLÈLE  / CADENCE

France, 1970, 37’ et 42’