De performances en films, Le Chevallier mène un travail de sape des mythes et des discours contemporains, détournant aussi bien l’utopie sécuritaire, le drapeau européen qu’un tourisme vrillé. Dans ce dernier opus, 2008, sa crise économique et les analyses d’experts qui s’ensuivent sont la cible. Un fripier du Nigéria croise un « consommateur français » qui semonce une « ouvrière chinoise » qui rêve de vivre comme un « Américain » qui, etc. Un humour pince-sans-rire dicte à ces figures de la rhétorique médiatique. Chassés-croisés drolatiques dans lesquels chacun endosse tour à tour les habits de la victime et du méchant.
Nicolas Feodoroff