Premier volet d’un projet consacré aux adaptations par Jean-Marie Straub, l’une au théâtre, l’autre au cinéma, s’éclairant chacun fugacement, de Le Streghe, un des Dialogues avec Leucò de Pavese. Guelfi, observateur scrupuleux, explore la méthode-Straub, le maître entouré, entre autres, de complices maltraités, Renato Berta à l’image et Jean-Pierre Duret au son. Bougon, râlant avec générosité, personnage de comédie donc, on assiste à JMS à l’oeuvre, à l’ancienne, dans ses hésitations et sa recherche patiente, Cézanne en tête, de la place de la caméra, d’une lumière, d’une couleur, d’un timbre de voix. Une leçon, comme on dit, de cinéma.
Nicolas Feodoroff