À supposer que le cinéma libanais doive rendre compte de l’histoire de son pays, c’est alors dans un labyrinthe qu’il est invité à pénétrer. Labyrinthe en effet, et double ici, incarné, d’une part par Marwan, une figure d’historien qui réfléchit en studio et à haute voix en repassant des extraits de films désormais historiques ; et d’autre part, par Nour, une jeune cinéaste (ellemême), perdue à réaliser dans les rues de Beyrouth une fiction qui lui échappe. Courageuse et exigeante réflexion, ce film court très prometteur ne recule pas devant les difficultés, ni celles de l’analyse, ni celles des mains dans le charbon des nécessités présentes.
Jean-Pierre Rehm