Avant tout une archive de la première et dernière tournée aux Etats Unis des Sex Pistols, en 1978, c’est aussi une étude de la désintégration et de l’autodestruction : en effet, le point culminant (autre que musical) de cette tournée est une interview véritablement déchirante avec Sid Vicious et sa petite amie Nancy Spungen peu de temps avant leur mort. Nous pouvons aussi observer Johnny Rotten se disputant avec les autres Pistols dans les coulisses, ainsi qu’avec des spectateurs déroutés et bagarreurs lorsqu’il est sur scène. Parmi les documents sur le punk britannique à son plus puissant et son plus dénudé, D.O.A. est sans égal.
John A. Platt. Lincoln Center NYC CineRock film festival
« Pour moi, le punk symbolisait la dernière vision idéaliste du monde, confie Lech. Une vision romantique et belle d’un monde en guerre. Oui, c’était une guerre, chargée d’énergie, qui dénonçait le système capitaliste vers lequel on se dirigeait. La tournée des Sex Pistols elle-même avait été planifiée par Malcom McLaren comme une véritable invasion, qui prenait d’assaut le ventre mou de l’Amérique profonde. New York avait été soigneusement évité. Too big ! En fait, la tournée avait été prévue au départ pour les New York Dolls. Le groupe commençait à battre de l’aile, et McLaren voulait ressouder tout ça. Mais Johnny Thunders et Jerry Nolan étaient défoncés du soir au matin. Un jour, ils ont tout plaqué et sont rentrés à New York… Alors McLaren est retourné en Angleterre. C’est comme ça qu’il a eu l’idée de refourguer la tournée aux Sex Pistols.»
L. Kowalski