Lav Diaz fait partie de ces cinéastes cultes dont les gestes magnifiques et l’influence considérable sont véritablement connus seulement de leurs pairs et de quelques amateurs passionnés. Lav Diaz a renouvelé tout entier l’exercice du cinéma, en s’autorisant des durées hors norme, une économie ramassée et un art filmique du récit si singulier qu’il renvoie dos à dos le cinéma de genre et les séries télé, l’histoire du cinéma philippin et celle du cinéma international. Dans un drame qu’on croirait adapté de Dostoïevski, il poursuit avec souveraineté son ouvrage, mêlant amour de son pays, amour du cinéma et fable politique. Un must.
Jean-Pierre Rehm