Dans ce film très court, très dense, on voit et on entend, comme rarement. Dans un lieu qui fait office de cinémathèque à Nairobi, guidé par un responsable des lieux, on suit la présentation d’archives tournées au Kenya. Des difficultés objectives de conservation, on passe soudain à d’autres. La question de la langue, de la représentation telle que la langue Swahili la formule à des motifs liés à la censure, c’est le lien entre image, langage et censure qui se font jour. Et de cet ensemble complexe, Benjamin Tiven n’en fait jamais le sujet — mais la matière même de son propre film fort judicieusement énigmatique.
Jean-Pierre Rehm