« Entre le document et le fictif, le brut et le codé, les aléas et le dispositif, bref entre le cru et le cuit, il y a toujours eu court-circuit, raccourci saisissant, impureté ». Ainsi Serge Daney formulait-il, en 1980, la singularité du grand cinéma français. Quarante ans plus tard, Chanson triste est un grand film qui lui donne raison. Cru : pendant un an, Elodie Fonnard, chanteuse baroque et parisienne, a accueilli chez elle et pris soin d’Ahmad, jeune Afghan réfugié en France pour sauver sa vie. Cuit : devant la caméra de Louise Narboni, Elodie et Ahmad rejouent leur vie commune: la découpe des légumes, la préparation de l’entretien avec l’Office des réfugiés, le partage
de leurs cultures respectives, chansons d’Elodie et poèmes d’Ahmad. La vie avec Ahmad inspire à Louise et Elodie un programme musical, que le film développe en contrepoint de la relation entre la chanteuse et le jeune poète. A la fois musical en chambre, mélodrame politique et étude documentaire d’une aventure sentimentale, Chanson triste réinvente le lyrisme du grand lied romantique et moderne : l’expression des sentiments bouleverse parce que leur épanchement est à la fois accentué et contenu par la forme, rythme et mélodie. (C.N.)
- Compétition Française
- 2019
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Compétition Française
- 2019
CHANSON TRISTE
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Compétition Française
Fiche technique
France / 2019 / Couleur / 66'
Version originale : français, anglais, pachto. Sous-titres : français, anglais. Scénario : Louise Narboni, Elodie Fonnard, Ahmad Shinwari Image : Raphaël O’Byrne. Montage : Louise Narboni. Son : Hélène Martin, Antoine Martin, Lucien Richardson. Avec : Elodie Fonnard, Ahmad Shinwari.
Production : Mélodrama (Aurélien Deseez).
Distribution : Mélodrama (Aurélien Deseez).
Filmographie : Les grands fantômes (co-réalisé avec Yoann Bourgeois), 2019. Ce que je m’ai souvenu, 2017. Happy We, 2016. En présence des clowns, 2015. Let’s dance an opéra, 2014. Après un rêve (co-réalisé avec Julie Desprairies), 2012.
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