En 2017, au troisième jour de son mandat, le président Trump a signé le Global Gag Rule, une restriction imposée aux ONG étrangères qui reçoivent une subvention américaine en matière de santé mondiale, les empêchant d’utiliser leurs propres fonds, même non américains, pour procéder à des avortements ou orienter les femmes vers des services proposant des IVG. M. Trump a signé ce décret avec sept hommes debout derrière lui. En juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé la décision historique “Roe versus Wade” et les avortements sont désormais interdits dans 13 États américains. Au Royaume-Uni, bien que l’avortement soit facilement accessible, il est toujours légalement nécessaire que deux médecins donnent leur accord et toute interruption de grossesse doit être justifiée au regard de la santé mentale de la patiente. Une logique similaire s’applique dans 30 pays sur les 197 dans lesquels l’avortement est légal.
Mon film est un film politique. Il se propose comme la politique d’un rêve. Mais la politique est tout entière contenue dans les personnages. Éprouvant un sentiment de liberté après son avortement, la protagoniste du film erre sans but dans la ville la nuit. Radicalisée par la naissance de sa fille et son expérience du racisme dans le système français de protection sociale, elle envisage de retourner à Bamako, la ville natale de ses parents. Nous la suivons dans une série de lieux, observons ses rencontres avec un éventail de personnages, d’autres êtres traversant la ville de nuit. Ils se trouvent et se soutiennent par hasard – dans des bars, des salons de manucure, des stations-service, des salles de jeux. Ils discutent d’amour, de sexe, d’argent, de race et de classe. Autour d’elles, des sirènes retentissent – un monde agité tourne sur lui-même.