Fidèle à sa méthode documentaire, exemplifiée notamment dans Edificio Master montré au FID en 2003, Eduardo Coutinho fait de l’entretien libre, en tête-à-tête, lui-même souvent présent à l’image et au son, la base de son travail. Quittant la ville, c’est dans l’Etat de Paraïba cette fois, dans la région du Nordeste du Brésil, fameuse pour son étendue et sa situation économique plus que précaire, que le réalisateur nous emmène. « Sans intention préalable de recherche, sans thème, ni lieu particulier, nous souhaitions trouver une communauté rurale qui nous plairait et qui nous accepterait », précise Coutinho dans les plans d’ouverture. C’est sur la base de cet accord mutuel, plus cordial qu’autre chose, que vont défiler, entre la fin et le début, une suite de personnages. Quelle fin ? Quel début ? De la vie à coup sûr, puisque nombre des interlocuteurs ont traversé déjà nombre de printemps. Mais aussi d’une forme singulière de sagesse, dont les répliques de ces paysans, plus espiègles que désemparés, émaillent leurs passionnantes conversations.
Jean-Pierre Rehm