NO MAN’S ZONE

Mars 2010, 24 heures après la catastrophe qui a frappé la centrale nucléaire de Fukushima, la zone est évacuée dans un rayon de 20 km, créant une no man’s zone. Filmant un univers de dévastation qu’il traverse comme la campagne alentour, moins abîmée mais tout aussi faussement paisible, Toshi Fujiwara est parti à la rencontre de ceux qui sont en passe d’être évacués ou qui ont fait le choix de rester, malgré le danger invisible et la menace. Habitants qui racontent moins la catastrophe que leur quotidien, la perte, et leur attachement à cette terre, à son histoire et à ces paysages qu’ils ont contribué à façonner, invitant à une ode à ces espaces dévastés, où les mythologies peinent à panser les meurtrissures. Plus décisif encore, ce film cesse d’être « sur » l’évacuation délibérément stoppée par le gouvernement des victimes du tsunami, « sur » la conséquence des dangers encourus après la rupture de la centrale nucléaire, pour interroger plus loin encore. Quoi ? Les possibilités du cinéma, de ses images, de toute image, à en témoigner. Annonçant sa propre défaite, ce film dévoile une impasse qui pèse désormais sur tout le cinéma. (NF)

Fiche technique

ÉCRAN PARALLÈLE  / LES FILS DU POUVOIR

France/Japon, 2011, Couleur, 35 mm, 105’
Version originale : anglais et japonais. Sous-titres : anglais. Voix : Arsinée Khanjian. Montage : Isabelle Ingold. Musique : Barre Phillips, voix de Emilie Lesbros. Son : Masaru Usui.
Production : Denis Friedman.