Bruxelles, un hôpital en centre ville. Deux hommes et une femme, tous trois séropositifs. Loin de toute enquête ou d’une quelconque tentative de suivre l’évolution clinique de la maladie, et déchargé du pathos que cette situation pourrait charrier avec elle, Bram van Paesschen explore avec eux leur combat moral, physique. Lutte contre leurs peurs, contre ce corps devenu malade. Combat contre l’image de dégradation que leur renvoie la maladie, mais aussi véhiculée par l’institution. Combat d’image de soi, d’image pour les autres. Où les visages, que le réalisateur se refuse à filmer, renvoient en creux à la présence de sa propre image, ponctuation problématique qui s’inscrit dans le film.
Choix qui, à revers, montre les corps, leur donne une présence forte. Visages hors de vue, images décentrées, échos aux images d’une identité défaite, que la parole tente de reconstruire.
Nicolas Feodoroff