« En fait, je ne voulais pas, ni ne ressentais la volonté de faire un film sur ou en Israël. (…) J’ai tout de suite eu l’impression que c’était une mauvaise idée. Une idée impossible même. Presque paralysante. Presque écoeurante. (…) Ce qui a été, déterminant, c’est qu’ un jour il y a eu un cadre et donc un plan. Un jour, j’ai pris la caméra en main et je me suis placée quelque part et là tout d’un coup, il y a eu un cadre, un plan. Et je me suis dit ce cadre est formidable. Il n’y a plus qu’à attendre et à laisser les choses arriver. (…) Donc, je regardais par la fenêtre, fenêtre recouverte de stores en paille très fine, à lamelles très fines, avec de très fins interstices et donc, je voyais à travers, je voyais, on ne me voyait pas, enfin je crois. Et c’était comme une scène. »
Chantal Akerman, extraits d’un entretien avec Franck Nouchi.