Schöne gelbe Farbe, référence au Mépris de Godard, superpose l’histoire lue en voix off d’un colocataire devenu insupportable sur des images de l’appartement vide, puis une porte qui claque comme un coup de feu. Weit entfernt rapporte en noir et blanc une conversation téléphonique entre deux femmes, dont l’une déclare qu’hormis les gens qu’elle aime, elle ne voudrait voir les autres qu’une seule et unique fois. Prag, März 92 commence par une phrase programmatique – « Il n’y a pas d’autre temps que le sien propre » – et enregistre des scènes apparemment anodines dans les rues de la capitale tchèque juste après la chute de l’URSS, commentée par un texte de Bohumil Hrabal. Ich bin den Sommer über in Berlin geblieben s’attache à deux couples qui ont du mal à se faire confiance, et montre un éditeur exigeant de son auteur « plus de volonté de se faire comprendre ».
Déplacements automatiques et bruyants de véhicules parmi lesquels surnagent quelques êtres humains, couleurs vives se détachant furtivement d’atmosphères grises saisies entre jour et nuit, inconnus patientant, bière contre leur joue dans un café ou devant un feu rouge avec main bravache sur la hanche, personnages qui se côtoient sans parvenir à s’entendre : ces quatre courts-métrages plantent le décor des films à venir. (M.H.)
- Grand Prix d'Honneur
Fiche technique
Allemagne / 1991 / Couleur / 16 mm / 5’
Version originale : allemand.
Image, Montage : Angela Schanelec.
Musique : Velvet Underground.
Production : dffb.
Distribution : Shellac (Thomas Ordonneau).
- Autres films / Grand Prix d'Honneur