NACHMITTAG

Un été rassemble, dans une maison située au bord d’un lac près de Berlin, Konstantin, qui écrit des pièces de théâtre, Alex, son oncle avec qui il vit, Irene, sœur d’Alex, mère de Konstantin et comédienne, et Agnes, son amour de jeunesse. Trois après-midi suffisent à précipiter l’effondrement d’une famille, rempart vermoulu contre la solitude.
Dans cette adaptation libre de La Mouette de Tchekhov, tout est sensiblement pareil et légèrement différent – les tapis de la famille ont été apportés dans un dépôt-vente mais peuvent encore en être retirés, Irene a un nouvel amant mais s’y intéresse comme s’il n’était que de passage, Agnes n’a plus sa chambre d’enfant chez sa mère mais revient comme chaque été. Chacun étant trop obsédé par soi-même pour regarder vraiment les autres, chaque loyauté peut recouvrir une lâcheté, chaque promesse, une vieille rancœur. Konstantin reste-t-il dans cette maison pour s’occuper de son oncle malade ou pour retarder le moment où il livrera son travail au jugement d’un public ? Agnes l’enlace-t-elle pour lui faire ses adieux ou pour se débarrasser de sa propre enfance ? Irene aime-t-elle son fils devenu adulte ou le bébé qui a fait d’elle une autre personne ?
« De quoi a-t-on besoin ? » demande Konstantin à son oncle. « De courage, de raison, d’espoir, de foi. » « À quoi crois-tu ? », reprend Konstantin. « À des moments isolés et souvent inattendus. » (M.H.)