• Compétition Internationale

DEAR STEVE

Herman Asselberghs

Le Steve du titre est le destinataire d’une lettre que lui adresse Herman Asselberghs par le biais de ce film. Le Steve du titre est le prénom de M. Jobs, célèbre cofondateur d’Apple. On ne le verra pas à l’écran, mais en revanche on passera du temps en compagnie d’un ordinateur fabriqué sous sa licence. Car il s’agira de décacheter cet objet. De le sortir de sa boîte, d’abord, flambant neuf, puis de patiemment l’ouvrir lui-même, le désossant petit à petit jusqu’à ses composants les plus minuscules. Dans cette opération, l’unique protagoniste à l’image reste posé, méticuleux, on devrait dire professionnel. Si la missive lue en off entreprend une critique raisonnée de cet outil présent désormais dans presque tous nos foyers, aussi familier qu’un animal domestique, jamais elle ne cède à l’emportement. De même, le lent potlatch pratiqué devant nos yeux sur l’objet ressemble à une autopsie scientifiquement conduite.
Coutumier de cette rigueur dans l’analyse, on se souvient de son beau premier film, AM/PM (FID 2005), Herman Asselberghs ne manque pas non plus d’humour. Il est certes à froid, comme une vengeance mûrement préméditée. Le plus drôle, dans cette affaire, c’est que l’ordinateur ainsi déployé, écho à la fameuse longue scène de débrayage du HAL de l’Odyssée kubrickienne, n’a rien révélé de ses secrets, et continue à fasciner, large mosaïque à plat de notre byzantinisme contemporain.

Jean-Pierre Rehm

  • Compétition Internationale

Fiche technique

BELGIQUE / PAYS-BAS
2010
Couleur
Vidéo
45’

Version originale
Néerlandais
Sous-titres
Anglais
Image

Son

Montage

Production et distribution
Auguste Orts