Le « Grande Raccordo Anulare » (GRA) entoure Rome. Ce périphérique imposant forme une tranchée pour voitures entre la ville et sa banlieue. Autour de cette huit voies, une société informelle s’est constituée. Sous le tumulte des flots de voitures, une galerie de personnages vit. Le cinéaste Gianfranco Rosi s’est installé pour un an sur le GRA afin de filmer au plus près ceux qui se sont installés là où les quatre roues foncent à 120 kilomètres heure. Deux mondes se tutoient sans jamais se regarder. D’un côté, la classe moyenne qui utilise cette route pour le matin aller travailler à Rome, le soir rentrer à la maison. De l’autre, un assemblage hétéroclite composé d’un héritier de la dolce vita, d’un plombier qui a construit sa maison à même le parking, d’un ingénieur, de gitans, d’un Ethiopien. Façon Raymond Carver, Rosi plonge dans le dédale humain qui grouille autour, dessous, à côté de cette terrifiante autoroute, coup de cutter dans la géographie romaine.
Gianfranco Rosi