Cet essai en noir et blanc décrit les victimes d’une guerre civile qui dure depuis quinze ans au Sri Lanka. Réalisé à l’aide d’outils cinématographiques des années soixante, avec de rares dialogues délibérément non traduits mais relayés par un commentaire distant, ce film transforme les images du présent en archives fantomatiques. C’est qu’il se refuse à renforcer l’horreur par l’illusion de sa proximité, qu’il dénonce l’alliance passée entre virtuosité technologique et fascination guerrière. Qu’il croit en revanche, contre tout silence, à « l’histoire comme un savoir ».
Jean-Pierre Rehm