« Au beau milieu du désert, Amine court. Sa fortune à la main, la police aux trousses, il enterre son butin dans une tombe bricolée à la va-vite. À sa sortie de prison, l’aride colline est devenue un lieu de culte où les pèlerins se pressent pour adorer celui qui y serait enterré : le Saint Inconnu. Obligé de s’installer au village, Amine va devoir composer avec les habitants sans perdre de vue sa mission première : récupérer son argent. »
Ainsi Alaa Eddine Aljem, jeune réalisateur marocain, présente-t-il son premier long-métrage. On soupçonne qu’il ne s’agit pas là d’une tragédie, et on aura raison : Le Miracle du Saint Inconnu combine avec brio la tradition du burlesque et une volonté de peinture sociale dont le trait revendique le minimalisme. Décor réduit à l’essentiel, personnages vite dénombrés, situations sans équivoque, psychologie rudimentaire, c’est cela qui frappe ici : la grande économie de moyens. Comme si, racontait le film par-dessus la fable qu’il tricote avec tant d’élégance, le véritable butin au cœur de son récit n’était autre que la grâce d’un cinéma conduit d’abord par les nécessités de la conviction.
Né à Rabat au Maroc, Alaa Eddine Aljem étudie le cinéma à l’ESAV Marrakech puis à l’INSAS à Bruxelles en master réalisation, production et scénario. Alaa travaille pour le cinéma et la télévision en tant que scénariste et assistant réalisateur avant de fonder avec Francesca Duca, Le Moindre Geste, une société de production basée à Casablanca. Alaa réalise plusieurs courts-métrages de fiction dont Les Poissons du Désert en 2015 qui remporte le grand prix du meilleur court-métrage, le prix de la critique et du scénario au Festival National du film au Maroc et est sélectionné dans de nombreux festivals internationaux. The Unknown Saint (Le Miracle du Saint Inconnu) est son premier long métrage en coproduction franco-marocaine, tourné à Marrakech. Il est sélectionné lors de la 58e Semaine de la Critique.