Un document découvert sur le net, un échange d’e-mails entre un homme et une femme, tous deux psychanalystes. Elle, Mitra Kadivar, lui écrit depuis Téhéran. Lui, Jacques-Alain Miller (JAM) lui répond depuis la France. Elle l’alerte sur le fait qu’elle va être emmenée, contre son gré, dans un hôpital psychiatrique et sollicite son aide. Leurs échanges nous apprennent que Mitra projetait de transformer son appartement en centre de traitement pour toxicomanes, que ses voisins s’y sont opposés et qu’ils portent plainte, arguant de sa folie : elle dit être molestée par le bruit d’un enfant qui court à l’étage supérieur. Selon ses voisins cet enfant n’existe pas, elle entend des voix, elle est folle. À Paris, des jours durant, JAM manœuvre pour tenter de venir à bout de ce qui se profile comme une tragédie. Il lance une pétition : SOS Mitra. En quelques heures, celle-ci récolte plusieurs milliers de signatures. Mitra Kadivar est libérée. Le film propose une interprétation lyrique de cette correspondance. Les e-mails échangés deviennent livret d’opéra, les chanteurs s’emparent des voix des différents protagonistes. Mitra devient l’héroïne tragique et contemporaine d’un opéra cinématographique.Jorge LEÓN
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