Y avait-il une musique avant Jean-Sébastien Bach ? Pere Portabella semble en douter. Le titre de son film l’indique : seulement le silence. Et après ? Jean-Sébastien Bach encore. L’écho de sa musique se joue des frontières : elle traverse les espaces, de Leipzig à l’ensemble de l’Europe ; elle remonte le temps, aussi, jusqu’à nous. En métro, en camion, sur les touches du piano, sur les cordes des instruments, la musique se déplace, parce que la musique est mouvement. Parce qu’entre la musique de Jean-Sébastien Bach et le temps, voilà ce que suggère le grand cinéaste espagnol, il y a une entente secrète, un accord parfait. Documentaire, reconstitution historique en costume, fiction, Portabella met tout son savoir-faire au service de son admiration pour un art que le cinéma essaie de jalouser. Point n’est besoin d’ajouter que la démonstration est réjouissante.
Jean-Pierre Rehm