Décider d’interroger la question politique israélienne d’un « État juif » par le biais de son lien aux motifs théologiques, c’est ici le choix. Plutôt que de céder à l’opinion, Emil Weiss fait entendre en chassé-croisé les paroles averties de personnalités : Henri Atlan, Michael Löwy, Stéphane Mosès, Anita Shapira, Daniel Lindenberg, et d’autres experts. « Tikkoun », écrit Weiss, « est un mot qui désigne en hébreu la réparation, concept autour duquel s’articule la perception de l’histoire chez les juifs, ainsi que leur vision du monde. » Dans sa première partie, le film récapitule les prolongements de ce concept dans l’élaboration des structures politiques, sociales, juridiques et culturelles de la société juive. Dans la deuxième partie sont analysées les incidences de ce concept dans l’histoire israélienne contemporaine. Comment concilier l’utopie sioniste de la création d’un « État des juifs » et les difficultés actuelles d’un « État juif », c’est le défi que les témoignages recueillis tentent de faire résonner.
Jean-Pierre Rehm