Si le « paysage » n’est pas une forme étrangère aux précédents films de Pierre Creton, ce dernier persiste, mais retourne à l’école pour mettre la question à l’épreuve de son apprentissage. C’est dans le lycée agricole d’Yvetot qu’élèves, enseignants racontent leur expérience du terme, son évaluation, son évolution, son avenir. Mais le film n’en fait pas une étude systématique, ni un thème, sinon au sens musical, car y apparaissent aussi d’autres paysages. Ceux des visages d’adolescents et de leurs gestes, ceux de leurs salles de classe, de leurs ateliers, salles de jeux et couloirs. En bref, la mémoire d’une enfance aussi assurée de se métamorphoser que les géographies apparemment immobiles dans lesquelles nous nous mouvons. Images sur le temps sensible au moins autant que sur l’espace, rien ici n’est imposé.
Jean-Pierre Rehm