L’hiver 2016, près de 7 800 personnes vivent dans la Jungle de Calais. Ils ont fuit toutes les guerres planétaires – militaires, civiles, économiques – qui dévastent leurs vies. Ils sont dans la Jungle et rêvent de l’Angleterre. Tout autour, les cars de CRS, la police, les préfectures. Ils sont encerclés, sur-exposés, épuisés, désespérés et pleins d’espoir. Chaque nuit ils tentent de faire le voyage vers l’Angleterre. Chaque nuit ils sont refoulés par la police et leurs chiens, puis recommencent le lendemain. En 6 mois, ils ont fait surgir de la boue une petite ville. Un terrain de cricket et de football, en contre-bas de la voie rapide. Les langues et les cultures circulent, partout le vent et la violence. Toutes sortes de violences ; policières, crapuleuses, historiques, guerrières. La Jungle est un ouragan de vitalité qui pousse chaque jour davantage. Vers la fin de l’hiver, l’Etat français décide de détruire la partie Sud de la ville où vivent 3500 personnes, familles et enfants. Quand les bulldozers et les CRS arrivent, certains pour conjurer le mauvais sort mettent le feu à leurs maisons, d’autres les déplacent vers la zone nord, d’autres repartent sur les routes.Nicolas Klotz Élisabeth Perceval