SAMEDI 17 JUIN

Vidéodrome 2

La Baleine

Parce que le génie et la malice de Jean-Luc Godard n’ont cessé de hanter et d’inspirer le FIDMarseille, l’hommage s’imposait en avant-goût du festival. Mais quel hommage ? Pas celui qui célèbre le maître. Celui qui regarde faire l’artisan, le bricoleur, qui écoute l’intelligence la plus vive et inspirante de l’histoire du cinéma. Celui qui projette son héritage en avant, pour le cinéma à venir.

Nous avons composé trois programmes à partir de films rares où Godard se montre au travail, ouvre les portes de son atelier, livre son art poétique. A ceux-ci nous associons des films d’autres cinéastes, défendus par le FID et dans lesquels l’esprit de Godard participe de l’invention de formes libres et sans modèle. 

15h30 | LA BALEINE

VOYAGE À TRAVERS UN FILM
De Jean-Luc Godard (1981, 97’)

Un voyage télévisuel guidé par Jean-Luc Godard à l’intérieur de son film Sauve qui peut (la vie), incorporant des conversations filmées entre lui et Isabelle Huppert, ou avec le critique de cinéma Christian Defaye.

Précédé de
LES IDÉES S’AMÉLIORENT
De Léo Richard (2018, 21’), Compétition XX FIDMarseille 2019

Paris, futur proche indéterminé. Dans les locaux d’une entreprise new tech, des jeunes précaires nourrissent le répertoire de la surveillance informatisée en assignant à chaque geste d’un catalogue vidéo une émotion identifiable. Jusqu’à ce qu’un extrait échappe à toute classification…

En présence du réalisateur Léo Richard.

18h | VIDEODROME2

CONVERSATION ENTRE JEAN-LUC GODARD ET SERGE DANEY
(1988, 120’)

Alors qu’il entame ses Histoire(s) du cinéma, Jean-Luc Godard invite le critique Serge Daney à dialoguer avec lui sur le cinéma et son histoire, sur la place de l’image dans les années 80 et, au-delà, sur l’état du monde contemporain.

En partenariat avec la Cinémathèque Française et en présence de son directeur, Frédéric Bonnaud.

21h | LA BALEINE

LETTRE À ROBERTO
De Jean-Claude Rousseau (2002, 13’), Compétition Française FIDMarseille 2002

Il est rappelé qu’au jour du départ les chambres doivent être libérées avant midi. Tout retard entraînera la facturation d’une nuit supplémentaire.

ONE, TWO, MANY
De Manon de Boer (2012, 22’), Compétition Internationale FIDMarseille 2012

One, two, many est composé de trois performances : un morceau de flûte traversière joué avec une respiration continue, un monologue parlé et une chanson entonnée par quatre chanteurs devant un public. Les trois performances sont reliées par les thèmes centraux du corps et de l’écoute.

PUISSANCE DE LA PAROLE
De Jean-Luc Godard (1988, 25’)

Un homme téléphone à la femme aimée qui ne l’aime plus, pendant qu’un couple d’anges discute de la puissance matérielle de la parole…

IT’S RAINING CATS AND DOGS…
De Claire Doyon (2022, 26’), Sélection Autres Joyaux FIDMarseille 2022

Après un long-métrage consacré à sa fille autiste mutique (Pénélope mon amour, FID 2021), Claire Doyon cherche auprès d’une amie autiste Asperger des réponses à certaines de ses questions. La parole qui s’échange de part et d’autre de la caméra déborde très vite le cadre de l’entretien.

LETTRE À FREDDY BUACHE
De Jean-Luc Godard (1981, 11’)

Jean-Luc Godard adresse une lettre audiovisuelle à Freddy Buache, fondateur de la Cinémathèque suisse et grand admirateur du cinéaste. Il filme Lausanne, ville qui a perdu toute sa poésie, et ses habitants, et parle de ce qui fait le cinéma : la lumière, les mouvements et les couleurs.  

En présence de Claire Doyon.

Programme

Voyage à travers un film

Jean-Luc Godard

Un voyage télévisuel guidé par Jean-Luc Godard à l'intérieur de son film Sauve qui peut (la vie), incorporant des conversations filmées entre lui et Isabelle Huppert, ou avec le critique de cinéma Christian Defaye.

LES IDÉES S’AMÉLIORENT

Léo Richard

France / 2018 / Color / 22'

Paris, futur proche indéterminé. Dans les locaux d'une entreprise new tech, des jeunes précaires nourrissent le répertoire de la surveillance informatisée en assignant à chaque geste d'un catalogue vidéo une émotion identifiable. Jusqu'à ce qu'un extrait échappe à toute classification... De par ce qui, dans l'image mouvante et le mystère d'un visage, déborde l'assignation au sens, une exploration avec Lautréamont en ligne de mire de ce que signifie aujourd'hui une politique des corps et des images. (N.L.)

Léo Richard

Entretien entre Serge Daney et Jean-Luc Godard

Jean-Luc Godard

Alors qu'il entame ses Histoire(s) du cinéma, Jean-Luc Godard invite le critique Serge Daney à dialoguer avec lui sur le cinéma et son histoire, sur la place de l’image dans les années 80 et, au-delà, sur l’état du monde contemporain.

LETTRE À ROBERTO

Jean-Claude Rousseau

« Il est rappelé qu’au jour du départ les chambres doivent être libérées avant midi. Tout retard entraînera la facturation d’une nuit supplémentaire. » En guise de synopsis, Jean- Claude Rousseau a recopié cet avis banal et bien connu. Déplacé, rendu par là énigmatique, il introduit idéalement cette lettre, que composent deux plans – de part et d’autre d’une fenêtre, dans un hôtel de Turin – et un insert. Rousseau y poursuit son exploration des « moyens élémentaires du cinéma », mais abandonne cette fois le Super-8 pour la DV : nouvelle technique, nouvelle recherche d’accords entre images et sons.

Jean-Pierre Rehm

ONE, TWO, MANY

Manon DE BOER

Déjà Sylvia Krystel-Paris (FID 2004) ou Le temps qu’il reste (FID 2008) exploraient les espaces de la musique et de la parole au cinéma, entre image et son, regard et écoute. Avec One, two, many Manon de Boer poursuit son oeuvre jouant des écarts et des enjeux tant politiques qu’esthétiques, nouant ici trois gestes, pour s’accorder en un seul qui fait la part belle au corps.
One. Un souffle, puissant, venu du plus profond du flûtiste Michael Schmid, interprète une pièce d’Istvàn Matus. La respiration s’y transmue en note. Souffle souverain, littéralement panique, d’avant la note ou de par-delà la musique, que restitue une caméra mobile, enveloppante, attentive à la moindre tension musculaire. Two. Passage de l’un à l’ouverture au multiple, à la communauté invisible, suggérée par la discussion en off d’un texte de Roland Barthes consacré à l’« être ensemble ». Many. Clairement mise en oeuvre dans le final, cette communauté du «nombre» est déambulation fluide parmi auditeurs et interprètes des Tre canti popolari de Giacinto Scelsi, tout de stridences et d’onomatopées : au bord des mots. La musique entraîne les déplacements, fabrique dans l’écoute une chorégraphie. Si le titre joue sur l’expression « one too many » (un de trop), c’est bel et bien pour la contrarier vigoureusement : Un, deux, nombreux. On aura compris qu’au sélectif, Manon de Boer préfère l’utopie en acte de la musique : musique à l’oeuvre, à méditer, et à entendre. C’est une leçon de politique qui se délivre ici, qui partage ou réunit corps et sons.

Vidéodrome 2

Tél.+33 (0)4 91 42 75 41
Web. videodrome2.fr

La Baleine

Tél : 04 13 25 17 17
Web. labaleinemarseille.com