Leila dirige un petit hôtel parisien dans lequel on croise des clients provenant d’horizons ethniques et sociaux très disparates. Cette nuit, elle a prévu de laisser Lucie, sa stagiaire, seule aux commandes de l’hôtel. Mais lorsqu’un beau Maghrébin passe la porte du lobby pour lui louer une chambre, Leila se trouve mille excuses pour retarder son départ. Un jeune homme, maghrébin lui aussi, mais sale et mal habillé, rejoint bientôt le premier et monte avec lui. Quoi qu’en pense Lucie, Leila ne peut croire qu’ils forment un couple. Blessée dans son amour-propre, elle se persuade qu’ils sont venus piller les chambres des autres occupants de l’hôtel. Le moindre signe devient pour elle une preuve attestant ses soupçons. Leila tente d’expliquer la situation aux policiers qu’elle a convoqués à l’hôtel, dont l’un est aussi maghrébin. S’empêtrant dans des explications confuses, elle s’empresse d’affirmer qu’elle ne commet pas de délit de faciès. Le simple fait qu’elle l’évoque assure pourtant son auditoire du contraire. Les deux suspect s ont profité de la situation pour filer à l’anglaise. Les occupants de l’hôtel rejoignent le petit groupe qui s’est formé dans le lobby et tous formulent une interprétation possible de ce qui vient de se produire.
Neïl BELOUFA