Au programme de cette soirée exceptionnelle : la projection de deux films réalisés par des cinéastes associées à l’Atelier des artistes en exil (Marseille) - Une légende de Daria Yurishcheva, puis The Light Watching Me While I Watch the North de Vlada Milovskaya et Knyazhna. Les réalisatrices seront présentes pour accompagner la séance, qui sera suivie d’une discussion animée par Anastasiia Kleshchenko, coordinatrice de programmation au FIDMarseille, avant de se conclure autour d’un verre convivial.
UNE LÉGENDE
Daria Yurishcheva
France, 2025, 4’
Inspiré de faits réels, ce film d’animation aborde - sans la montrer - la violence systémique dans les prisons russes et les discriminations dont les minorités religieuses, ethniques, queer, ainsi que les Ukrainiens, sont particulièrement victimes. À travers le récit d’un détenu musulman s’étant plaint au chef de prison de la destruction de son Coran par les gardiens, et les représailles qui s’en suivent, le film témoigne d’une brutalité et d’un usage de la torture devenus ordinaires, accentuée depuis la guerre en Ukraine. Film réalisé dans le cadre du cours de Masha Godovannaya à Smolny beyond Borders (Bard College).

THE LIGHT WATCHING ME WHILE I WATCH THE NORTH
Vlada Milovskaya, Knyazhna
Russie, Kazakhstan, 2021, 60’
Un refuge pour sans-abri, quelques minutes avant le Nouvel An ; sur un écran de télévision, le président parle de bonnes actions et de malheurs qui finiront par passer, comme toujours. Le froid hivernal de Saint-Pétersbourg : trois jeunes femmes errent dans ses rues, ses couloirs et ses appartements. Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Le film se déploie comme un rêve ou une vision. Les héroïnes sont visibles et charnelles, mais aussi fugitives et désincarnées. À la fois journal filmé et fiction, The Light Watching Me While I Watch the North explore les corps des réalisatrices comme une histoire de fantômes, où la sexualité et le genre se révèlent fluides et incertains, à l’image de l’espace qui entoure les personnages : hanté, étrange et intimement familier à la fois. Ce film est sans domicile, tout comme la plupart de ses personnages. Ils n’ont rien d’autre que leurs corps et la ville qui veille sur eux. Les sans-abri de Saint-Pétersbourg en deviennent sa lumière.

En partenariat
Atelier des artistes en exil
Depuis 2023, en partenariat avec L’Atelier des artistes en exil, le FIDMarseille invite des cinéastes en situation d’exil à sélectionner 9 films en compétition pendant le festival qui feront l’objet de projections en salle à Marseille. Ces projections sont suivies d’un échange entre les réalisateur.rices et ces artistes. L’Atelier des artistes en exil a pour mission d’identifier des artistes en exil de toutes origines, toutes disciplines confondues, de les accompagner au regard de leur situation et de leurs besoins administratifs et artistiques, de leur offrir des espaces de travail et de les mettre en relation avec des professionnels afin de leur donner les moyens d’éprouver leur pratique et de se restructurer. L’antenne marseillaise s’est créée en 2021 suite à la prise de Kaboul et accompagne aujourd’hui 70 artistes d’une quinzaine de pays différents.
