Le 6 juin 1957, un ancien chef de guérilla ayant rendu les armes à la campagne a été tué dans des circonstances troubles dans la ville de Bogotá. Ilse trouvait avec des amis dans une cantina située dans une zone industrielle de la ville, lorsqu’ils ont été encerclés par des agents de la Police nationale dans le cadre d’une opération. Ils l’ont abattu. Un demi-siècle plus tard, en 2019, plusieurs étudiant·es et leaders sociaux ont été tués par la Police nationale dans les rues de la même ville. Tonada évoque ces événements et affronte les traumatismes de la trahison à travers une composition cinématographique destinée à être chantée. Que chante-t-elle? Elle chante ces moments qui relient la métropole aux territoires aux marges dela ruralité, au cinéma et au spectre de la mémoire.

Tonada, Tonada
Andrés Jurado, María Rojas Arias
2025, 300’
- Programme
- Cinéastes
Note d’intention des réalisateur·ices
Ce projet est un voyage à travers la spirale des trahisons des accords de paix dans l’histoire de la Colombie. Depuis l’époque coloniale – comprise comme une turbulence, un ouragan qui continue de tourner – jusqu’à nos jours, il retrace les histoires de figures comme Benkos Biohó, Bateman et d’autres, trahis par les gouvernements et les oppresseurs. Le film ne se contente pas d’informer; il établit un dialogue émotionnel et audiovisuel entre le désarmement de 1953 et la période postérieure à l’accord de paix de 2016. La recherche s’appuie sur des archives publiques – films, radio, musique, littérature – ainsi que sur le travail de terrain, les entretiens et l’expérience directe dans chaque territoire. Nous avons constitué une archive visuelle de Bogotá dans les années 1950 à partir de la Bibliothèque nationale, du Musée de Bogotá et d’autres sources, en plus de la presse de l’époque, des films de Marco Tulio Lisarazo et de références clés comme Canaguaro, Guadalupe años sin cuenta et les écrits de Molanoet Roldán. Des mémoires orales et cinématographiques, des images flottantes et des voix spectrales émergent de la fosse commune des poitrines marquées par la trahison - des poitrines qui prononcent des voix terrestres imaginant, pensant et portées par le même vent.
Fiche technique
- Production :La Vulcanizadora (Andrés Jurado, María Rojas Arias : lavulcanizadoraco@gmail.com)
- Budjet :253 354 €
- Budget acquis :45 208 €
- Financement :Joaquim Jordà Grant
- Pays de tournage :Colombie, Venezuela, Espagne, Portuga