Ce film en trois parties se déroule dans un monde habité seulement par des femmes. La protagoniste – une jeune fille – vit avec sa mère, qui rentre chaque soir à la maison complètement épuisée. Au fil du temps, le corps de la mère se transforme en pierre. La fille traverse une vieille forêt marquée par les traces d’une guerre passée. Elle découvre un abri souterrain abandonné, où elle entend des voix mystérieuses venues du passé. À son parcours s’entrelacent ceux d’autres femmes de différentes générations, qui, à la poursuite d’idéaux plus élevés, font des sacrifices que personne ne peut vraiment apprécier.

I can feel you breathing into my palm, I Can Feel You Breathing Into My Palm
Alexandra Karelina
2025, 70’
- Programme
- Cinéaste
Note d’intention de la réalisatrice
I Can Feel You Breathing Into My Palm est une exploration poétique de la manière dont les corps féminins portent en eux des traumatismes intergénérationnels, renforcés par des discours politiques prônant le sacrifice de soi. La narration est centrée sur la vie d’une jeune femme déchirée entre ses souvenirs d’enfance marqués à la fois par l’amour et la violence, et les exigences sociales d’un État qui s’approprie sa douleur pour en faire un carburant idéologique. Par un mélange de fictions et d’actualités cinématographiques datant de la Seconde Guerre mondiale et présentant des jeunes mères en train d’accoucher, des écolières et des ouvrières, le film montre la manière dont la guerre laisse des traces indélébiles sur les corps des femmes, qu’elles ne peuvent que transmettre. Je voudrais créer une ambiance où la protagoniste, dans un environnement de détresse et de pression politique, pousse le renoncement à soi-même à l’extrême, abandonnant son existence, son corps et son identité, et se libérant ainsi du lourd fardeau de son héritage. Inspiré par les échos de la Seconde Guerre mondiale qui résonnent dans ma propre famille et par l’impact dévastateur de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le film se déroule comme une méditation poétique sur les répercussions de la guerre sur le corps et l’identité des femmes. La métaphore de la transformation en pierre met en évidence les fardeaux invisibles de la réalité féminine à une époque où les conflits s’intensifient, ce qui fait de mon film, à mon avis, une œuvre captivante et pertinente pour le public mondial d’aujourd’hui.
Fiche technique
- Production :Eversince Gmbh (Pavel Karykhalin, Sergey Yakhontov : pavel@eversince.tv ; @ifp.ge)
Denapa SAS (Vladimir Nadein, Anton Kurilchik : studio@vladimirnadein.com ; hello@denapa.studio) - Budget :163 600 €
- Budget acquis :73 620 €
- Financement :ENSAD Nancy Pause programme
- Pays de tournage :Georgie, France, Allemagne