Gardons-nous mémoire de nos gestes ? C’est à résoudre cette énigme que s’emploient des danseurs d’une troupe dispersée après la mort du célèbre chorégraphe français Dominique Bagouet. Invités à retrouver les mouvements d’une pièce créée vingt ans auparavant, Ribatz, et dont ne subsistent plus que quelques rares photographies de plateau, ces danseurs, déjà marqués par l’âge, nous offrent un spectacle saisissant : celui de la renaissance, à même leurs corps et dans un travail d’équipe, d’une écriture bien particulière, celle qui emprunte les gestes et leurs enchaînements pour se déplier dans l’espace. Il ne s’agit pas ici de fabriquer une chorégraphie, mais de la laisser remonter, aussi neuve qu’à sa création, à la surface des corps.
Jean-Pierre Rehm