D’un côté, un documentaire sur la tristement célèbre destruction du camp palestinien de Jénine. De l’autre, le réalisateur propose à un soldat israélien, conducteur d’un des bulldozers engagé dans cette destruction, de visionner avec lui ces images et d’en avancer ses propres commentaires. Alternant les sources, le film donne sa chance au soldat : de prendre conscience de ses gestes, d’être, un moment, libre de se juger, lui et la situation. Se refusant au procès instruit d’avance, ce film parvient courageusement à inscrire le conflit et ses désarrois à l’intérieur même de son principe de construction.
Jean-Pierre Rehm