Début 1980, Tan Chu Boon a été arrêté et emprisonné pour avoir érigé une « pierre tombale subversive » pour son frère, un dissident politique mis à mort en Malaisie. Sur la pierre tombale, Tan avait gravé une élégie à son frère le décrivant comme martyr du peuple. Pour cette raison, le tribunal condamna Tan pour avoir gravé « une inscription qui préconise des actions préjudiciables à la sécurité de Singapour. »
En partant de ce fait divers, le film se propose d’explorer les conséquences de la mort à Singapour, pays où personne n’est jamais épargné par la bureaucratie et par la censure, même après la mort. Personne, pas même le père fondateur de Singapour, Lee Kuan Yew, n’est exempté.
Ces évènements m’ont fait réaliser que le fait d’ « être » à Singapour est pure folie. Afin d’exprimer cette folie, le film doit lui aussi être infecté par elle.
Le film débutera comme un documentaire de type talking-heads. Au long du film, les interviewés et les sujets des leurs entrevues deviendront de plus en plus bizarres, jusqu’à ce que le film se dégrade et se perde sans cesse dans le délire.
Daniel Hui