DES IMAGES QUE J’AI TROUVÉES

« Ça se passe dans un coin, là où personne n’ira voir, là où la poussière échoue, dans un coin de mon bureau, sur ma planche de salut, mon échafaud.
C’est ici que les acteurs et les accessoires de mon film se donnent en représentation : un grillon porteur de message, un ver de terre bouche-trou, une machine à respirer, un bébé jouant dans son coin, des acteurs buveurs, des acteurs en manque de sexe, un agitateur de grelots, un magnétophone à bande lisant des phrases que j’ai trouvées, tout ce qui me passe par la tête, mon inconscient, mon tout-venant… 18 films à l’intention de mon
bain révélateur. » C’est ce que livre Francis Brou en guise de synopsis, et l’on ne saurait mieux décrire cette séquence, ensemble réalisé à l’occasion d’une date anniversaire et momentanément prélevé sur une entreprise
en réalité au très long cours (nous avions montré déjà au FID2016 et FID2018 deux de ses films précédents). Eloge du bricolage, animation faite maison, c’est un cinéma proche de l’art brut qui nous est offert ici. Entre l’impudeur de confessions et la délicatesse artisanale, quelque chose s’obstine d’évidence, c’est la croyance dans la possibilité d’une fabrique autobiocinématographique, pour notre grand étonnement, pour notre plaisir aussi. (J.P.R.)