« Grâce à une caméra Paillard-Bolex 8 millimètres qu’on m’a offerte quand j’ai eu 11 ans, j’ai rapidement saboté mes études et me suis retrouvé assez jeune aux Laboratoires de Tirage Cinématographiques de Saint-Cloud, entre les tireuses, les bains de développement, la synchronisation des pellicules image noir et blanc et des pellicules son marron, les salles de projection où l’on vérifiait les copies à l’accéléré. Tout cela m’amenant un jour dans une salle de montage où j’apprends seul à monter en me servant des séquences rejetées par l’équipe de montage. De coup de pot en coup de pot, de Truffaut en Pialat, de Stévenin en Poirier, de Makavejev en Garrel, avec un enthousiasme grandissant aux marges de l’addiction, je me construis en construisant leurs films. Rêves irréalisés d’artiste aidant, je passe un jour du statut d’artisan »grand » monteur au petit artiste réalisateur, aidé par le Japon qui me fascine, faisant des films de chambre sur mon pays rêvé, qui rejoint l’autre pays, le cinéma. Et je continue à monter activement pour essayer d’apprendre ce que j’ai commencé trop tard. «