Depuis les années 1970 jusqu’en 1992, la chlordécone, pesticide organochloré , a servi
comme insecticide dans les bananeraies antillaises pour lutter contre le charançon.
Aujourd’hui, 25 % des terres agricoles de la Martinique sont contaminés pour une durée allant de soixante ans à sept siècles. L’usage de cette molécule cancérigène est un puissant révélateur de l’héritage de la violence coloniale.
Rimèd razzié qui signifie remèdes des haies, renvoie à l’époque de l’habitation coloniale où l’esclave produisait sa propre culture de plantes médicinales en marge et en cachette de l’habitation du maître.
Aujourd’hui, les Rimèd razzié constituent la grande partie de la pharmacopée contemporaine martiniquaise. Le film encore en cours d’élaboration, interrogera ce patrimoine immatériel à travers des pratiques réparatrices des plantes dans le contexte de la contamination invisible et durable des terres agricoles.
La réalisatrice et plasticienne Florence Lazar, Françoise Vergès, théoricienne, écrivaine et militante de La Réunion, Dean Inkster, historien et théoricien de l’art se rencontrent pour cheminer hors-champs autour d’images du film. Ils échangeront des lectures, partageront poésie et savoirs.
ATELIER HORSCHAMP s’inscrit dans le cadre d’un partenariat de la chaîne ARTE avec le FID autour des écritures de La Lucarne