CinéFID - A VIDA SÃO DOIS DIAS

LIFE LASTS TWO DAYS, Leonardo Mouramateus

Programme
  • 13.01.26
    20:00
    FIDMarseille, Marseille
14 allée Léon Gambetta, 13001 Marseille - Réservation par mail : welcome@fidmarseille.org - Règlement sur place 4€

Réalisateur et artiste multimédia brésilien plusieurs fois récompensé, Leonardo Moramateus présente son deuxième long métrage, A vida são dois dias (FIDMarseille 2022, Mention spéciale du Jury). Son projet The Art of Escape a été sélectionné au FIDLab en 2024 et a remporté le Prix de la Fondation Camargo, où il poursuit actuellement une résidence. 

La projection aura lieu en présence de Leonardo Moramateus et du comédien et producteur Mauro Soares, elle sera suivie d’un verre convivial.

A VIDA SÃO DOIS DIAS
Leonardo Mouramateus
Brésil, 2022, 82’
FID 2022

Un mystérieux manuscrit trouvé par hasard, des jumeaux, deux pays, des livres passant de mains en mains… Autant d’ingrédients que Leonardo Mouramateus distribue comme on le ferait avec des cartes. Allers et retours, bifurcations, jeu de faux miroirs entre les personnages, le cinéaste trouve un plaisir évident à nous perdre et à jouer des échos, comme avec les acteurs qui réapparaissent sous d’autres figures. En cinq chapitres consacrés chacun à une figure, comme dans un tarot – le château, le tricheur, l’halluciné, etc. –, le film nous mène de Rio de Janeiro à Lisbonne. Les fils se croisent, se tendent, se tordent ou ’enroulent. Un brouillage est orchestré mezzo voce, entre mises en abyme et discrètes énigmes distillées au fil du film : microglissements, correspondances secrètes, linéaments discrets. Ainsi le quotidien le plus imperceptible et sa routine peuvent-ils engendrer les situations les plus étranges, aux résonances joueuses, le récit s’amusant des causes et des effets. Les événements seraient comme les éléments d’un grand jeu, mais tout de légèreté. Ainsi semble le suggérer cette évocation de l’astrologie, à entendre comme métaphore des événements et de ce qui peut décider de leur enchaînement. Ce manège de palimpsestes et de correspondances témoigne d’un plaisir de l’invention, redoublé chez Leonardo Mouramateus d’un évident bonheur à fabriquer des images avec une grande économie de moyens. Rigueur des plans, humour des cadres, jeu de couleurs : ce film rappelle joyeusement que le cinéma permet de créer un monde de signes qu’il suffirait de prendre comme autant d’amorces de récits possibles. Un éloge de l’agencement avant toute chose ? Ainsi semblent le suggérer ces fleurs arrangées en délicats bouquets qui parsèment le film.

Nicolas Feodoroff

En partenariat

avec la Fondation Camargo