Comme dans un prologue, une pluie foudroyante, un cheval perdu à l’aube. La femme d’Elon Rabin a disparu, impossible de dire depuis quand. Même si elle est absente de sa vie, elle demeure le moteur du désir de son mari, celui de se retrouver, son besoin de proximité, sa réinvention des distances. Une ville de télévisions en marche, des passants anonymes et pressés, des employées d’hôpitaux qui se font les ongles. Un tissu urbain, rempli de gens gentils et généreux mais aussi coléreux et pédants. Quelques jours dans la vie d’Elon Rabin. Il parcourt les hôpitaux, avec l’espoir d’y trouver des nouvelles de sa femme. Discussions, attente, frustration. Les jours passent, les jours s’envolent. Le temps figé. Le temps qui court. Elon monte dans les immeubles abandonnés, y trouve une vue privilégiée pour observer les lumières tombant sur la ville. Elles sont le « témoin de l’existence de Dieu », raconte Elon à sa soeur/mère. C’est l’histoire d’un homme qui observe le monde et y participe avec un oeil singulier. La poésie de ses mots, la folie de ses silences. Et vous, là, au milieu de tout ça. Du réalisme fantastique, bien loin de la littérature, des histoires de quartier. Comme dans un épilogue : le monde se réinvente. Encore une fois, vous le regardez et Elon sourit.
Ricardo Alves Jr.