Soirée VidéoFID du 20 novembre 2018

MARDI 20 NOVEMBRE - 20h00

projections dans les locaux du FID

Le FIDMarseille est heureux de vous proposer, dans le cadre des soirées VidéoFID, en présence de la réalisatrice

PORTE SANS CLÉ de Pascale Bodet (Prix Institut Français de la critique en ligne – première mondiale – FID2018)

« Une femme héberge quelques amis, mais ne leur confie pas les clefs de son appartement. Sa fenêtre donne sur un camp de migrants. Ses amis vont, viennent. Un jour, les migrants ne sont plus là. Les jours suivants, de nouveaux venus apparaissent dans l’appartement. Ce ne sont pas des migrants. » C’est ainsi que Pascale Bodet décrit son projet. On soupçonne, à ne se contenter que de ces quelques lignes, l’ambition que le film développe : convoquer les urgences de notre temps, les tricoter sans aucune assurance avec le tissu délicat des amitiés et des « fréquentations », secouer à nouveau frais les ailes de L’Ange Exterminateur, en même temps que refuser de céder sur le détail de ces fragments de vies exposées. Car il s’agit avant tout, semble-t-il, mais sans jamais le crier sur les toits, de tâcher de rendre palpable la matière aléatoire, incertaine, entre porte ouverte et porte close, de nos existences. C’est pourquoi cet « appartement » tant convoité est bien moins le décor d’un drame parisien de plus qu’un plateau de théâtre rudimentaire, divisé en atelier de confection, en coulisse, en chambre, en dortoir, en salle de classe, en salon où l’on cause, etc. Théâtre en effet, car la reine des lieux est moins sa locataire en titre que la parole : dans cette étroite enceinte si vite saturée, le Verbe circule. Ni pour briller, ni pour faire vrai, plutôt pour toucher, pour s’approcher, pour apprendre (un peu), pour s’essayer à l’étonnement. (JPR)

« Dans ce film réalisé entre amis (avec notamment la complicité de Serge Bozon, dont on retrouve le sens du burlesque et de la diction saccadée), Pascale Bodet fait se succéder des saynètes dans son appartement exigu, où défile une galerie de personnages qui sature peu à peu l’espace. Dans ce petit théâtre de l’absurde convoquant aussi bien Guitry que Buñuel, les ressorts comiques reposent sur une logique perpétuellement contrariée, un montage abrupt et une rhétorique du non-sens. L’espace intérieur, dont un coin de cuisine fait office d’antichambre, se confond peu à peu avec l’espace extérieur. Car si l’exiguïté de l’appartement devient l’enjeu d’une crise intime, celle-ci est contrecarrée in extremis par la résurgence du réel. »
Mouvement — 19 septembre 2018

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