Séance CinéFID du 27 septembre 2017
GRANDEUR ET DÉCADENCE
D’UN PETIT COMMERCE
DE CINÉMA
un film de Jean-Luc Godard
mercredi 27 septembre à 20h00
au Cinéma les Variétés / Marseille |
Achat des billets au cinéma Les Variétés à partir du 27 septembre |
En présence de Caroline Champetier, directrice de la photographie et actrice du film
Avant-première de la sortie nationale |
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GRANDEUR ET DÉCADENCE D’UN PETIT COMMERCE DE CINÉMA Jean-Luc Godard avec Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Mocky, Caroline Champetier 1986 – France – 92′ – Français On a dit du cinéma qu’il était une usine à rêves… Côté rêves, il y a un metteur en scène : Gaspard Bazin qui prépare son film et fait des essais pour recruter des figurants. Côté usine, il y a Jean Almereyda, le producteur qui a eu son heure de gloire et qui a de plus en plus de mal à réunir des capitaux pour monter ses affaires. Entre eux, il y a Eurydice, la femme d’Almereyda, qui voudrait être actrice. Tandis qu’Almereyda cherche de l’argent pour boucler le financement du film, et cela au péril de sa vie – car l’argent qu’on lui promet n’a pas très bonne odeur, Gaspard fait des essais avec Eurydice. Copie restaurée sous la supervision de Caroline Champetier et de Francois Musy avec la collaboration de Fabrice Aragno |
![]() Avec ces derniers cités, comme avec Bojena Horackova (À l’Est de moi, 2006) ou encore très récemment Hélène Zimmer (98, tourné à l’été 2013), elle n’hésite pas à accompagner la naissance de jeunes cinéastes dont elle assure la photographie des premiers ou deuxièmes longs métrages. Mais aussi la renaissance de cinéastes confirmés, à l’instar de Leos Carax pour Holy motors (2011). |
Bande annonce |
Entretien avec Jean-Luc Godard |
C’est vous qui avez souhaité tourner un film pour la Série noire ? Ça s’est fait comme ça, en parlant avec les gens d’Hamster, la société qui produit cette série. J’ai dit «pourquoi pas». Il fallait partir d’un roman, alors je suis parti d’un auteur que j’aimais bien, que je considérais avec respect, Chase. Et le roman est resté derrière, on est arrivé ailleurs… C’est vrai que vous aviez promis de réaliser un polar classique ? Les producteurs ne vous ont rien imposé ? Pourquoi avez-vous choisi Jean-Pierre Mocky ? La télévision en bloc ? À la fin du scénario, on a plutôt l’impression d’une télé privée… Et elle créera de moins en moins ? Va-t-on, pour rester dans le polar, vers une prise d’otage de la création par l’argent ? Cinéma et télévision ne pourront-ils pas un jour se sauver l’un l’autre ? On peut citer l’exemple de Jacques Doillon avec La Vie de famille, produit par TF1, tourné en 35 mm, et distribué en salles avant d’être diffusé à la télévision. En tout cas, à TF1, on a pensé qu’il était important de commander un film au metteur en scène de cinéma que vous êtes… Le samedi soir à 20 heures 30 ça ne vous fait pas plaisir ? S’il veille à sa qualité, le service public pourra-t-il tirer son épingle du jeu de cette floraison de télés privées ? Vous n’avez pas tourné avec une équipe de la SFP… Vous avez dit, c’était en 1983, à propos de votre marginalité: «D’ici 20 ans je n’aurai même pas le droit de prétendre à une place de balayeur à la RAI. Même cela ils me le refuseront.» On s’adapte donc au pré-emballé, ou on s’en va… Vous n’avez pas eu envie de vous distribuer un rôle, celui de Gaspard Bazin par exemple ? Propos recueillis par Marie Rambert, Télérama n°1892, 16 avril 1986 |