Jeudi 13 janvier 2022 à partir de 19h00, deux films de Kiyé Simon Luang.

SAMEDI 17 JUIN
Parce que le génie et la malice de Jean-Luc Godard n’ont cessé de hanter et d’inspirer le FIDMarseille, l’hommage s’imposait en avant-goût du festival. Mais
CinéFID
Jeudi 13 janvier 2022 à partir de 19h00, deux films de Kiyé Simon Luang.
Hèk retourne au Laos après trente-cinq ans d’exil en France. Les retrouvailles avec sa famille sont marquées par l’absence de son père mort.
Le séjour prend une tournure romanesque quand, à la demande de leur mère, Hèk et son frère retrouvé, Hé, entreprennent d’offrir à leur père un voyage posthume en tuk tuk jusqu’à son village natal, dans les montagnes, au nord du pays.
Au terme de ce périple de pure fantaisie, s’accomplit un deuil et se referment les blessures de la séparation.
L'histoire se passe au bord, à la surface et parfois sous les eaux d'un grand lac du Laos. France aide sa mère à faire vivoter l'entreprise familiale. Mr Wong, milliardaire chinois, a pour le lac de grands projets d'exploitation touristique. Il a aussi celui d'épouser France, dont il est amoureux. Mais France est amoureuse de Xana, qui travaille pour Wong. Goodbye Mr Wong est bien un mélo, mais sans drame, tant le récit tient le pari de l'intelligence et de la bienveillance de tous ses personnages. Kiyé Simon Luang est admirable de croire encore à de tels archétypes, et de préférer le mystère des êtres à leur supposée complexité. Admirable aussi son détachement à l'égard de toute mode ou manière de la fiction contemporaine. Du cinéma français, il ne garde que le meilleur : Marc Barbé et Nathalie Richard, acteurs eux-mêmes hors normes, trouvent sous ce climat lointain et sous l'oeil si sûr du cinéaste un terrain de jeu à la mesure de leurs fragilités. L'oeil, mais aussi l'oreille. « Écoutez les sons du lac » : la recommandation finale du chef de village livre le secret d'une mise en scène amoureuse du lieu où elle se déploie. Ses exquises lenteurs sont celles des barques et bateaux qui transportent les passions calmes dans la blancheur voilée des paysages. Cette souveraine lenteur est aussi la résistance qu'opposent le lac et ses habitants aux violences de la prédation capitaliste. Si ce monde doit disparaître, grâce soit rendue à Kiyé Simon Luang d'avoir su partager sa beauté. (C.N.)
Kiyé Simon Luang
Parce que le génie et la malice de Jean-Luc Godard n’ont cessé de hanter et d’inspirer le FIDMarseille, l’hommage s’imposait en avant-goût du festival. Mais
En présence du réalisateur
En présence de la réalisatrice