SÉLECTION OFFICIELLE / COMPÉTITION FRANÇAISE | FIDMARSEILLE 2016 | ||
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MÜNSTER Martin Le Chevallier - MENTION SPÉCIALE DU PRIX GEORGES DE BEAUREGARD NATIONAL - PRIX MARSEILLE ESPÉRANCE |
France 2016 Couleur et Noir & Blanc HD 48’ Version originale français Sous-titres anglais Scénario Martin Le Chevallier Image Romain Le Bonniec Montage Martin Le Chevallier Son Trence Meunier, Frédéric Dabo Avec Eberhard Meinzolt, Gaëtan Vourc’h Production Spectre production Cédric Walter Olivier Marboeuf Distribution Phantom Jomaron Filmographie Münster, 2016 Le Jardin d’Attila, 2012 L’An 2008, 2010 |
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Münster, 1533. Tandis que l’hégémonie catholique en crise vacille, des anabaptistes autoproclamés menés par un prédicateur dénommé Jean de Leyde instaurent une utopie communautaire. Martin Le Chevallier dont L’an 2008 (FID 2011) dépliait sur un mode faussement ingénu le discours médiatique de l’économie libérale, empoigne ici une autre mythologie et raconte le naufrage d’une espérance et d’une expérience communiste avant l’heure en Allemagne du nord. Sous les yeux de deux figures incarnant le candide et l’historiographe, tout à la fois acteurs, témoins et commentateurs, se rejoue cette épopée. Et voilà les duettistes à interroger l’invention des mythes, l’ivresse de la foi et les vertus de la tyrannie. Loin de tout naturalisme, usant de l’anachronisme comme d’un outil politique, Le Chevallier interroge par la fable la possibilité même de la véracité d’un récit, la représentation d’un fait lointain, sa transmission ainsi que la menace de sa falsification. Convoquant aussi bien le Buñuel de La voie lactée que Dürer, le Dreyer de La passion de Jeanne d’Arc que les vignettes médiévales, Le Chevallier offre là une mise en récit aux cadres hiératiques, tirés au cordeau, mâtinés d’un usage épisodique d’un somptueux noir et blanc tel un hommage paradoxal au cinéma. Un récit mis en abyme oeuvrant à la manière d’une chanson de geste animées, qui abolit les temps historiques et où les mondes de la fable et des récitants comme ceux du passé et de notre présent s’interpénètrent, se répondent, non sans humour, en jeux d’échos et de miroirs. (NF) |
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